Comment aider?

Voici quelques suggestions pour aider une victime lorsque vous reconnaissez des signes avertisseurs de violence entre partenaires intimes :

  • Lui parler de ce que vous avez constaté et lui exprimer votre inquiétude. Si elle parle de la situation de violence, lui dire que vous la croyez et que ce n’est pas sa faute.
  • Lui suggérer de ne pas avertir sa ou son partenaire si elle a l’intention de mettre fin à la relation. Sa sécurité est une priorité.
  • Lui proposer de garder ses enfants pendant qu’elle obtient de l’aide.
  • Lui proposer de les héberger elle, ses enfants et ses animaux domestiques. Si vous le faites, il est important de ne pas laisser sa ou son partenaire entrer chez vous.
  • L’encourager à faire un petit sac contenant des articles importants et lui proposer de le garder chez vous au cas où elle en aurait besoin. Une copie des papiers identitaires et des documents d’immigration devrait en faire partie si applicable.

Si la victime nie la violence?

  • Lui expliquer calmement que sa sécurité et son bien-être, ainsi que ceux de ses enfants si elle en a, vous tiennent à cœur.
  • Lui dire qu’elle peut venir vous parler n’importe quand.
  • Ne pas vous mettre en colère et ne pas vous sentir frustré ou frustrée par sa décision. Elle peut avoir peur d’agir ou ne pas être prête à le faire.
  • Essayer de comprendre pourquoi elle peut avoir du mal à demander de l’aide. Elle a peut-être honte ou peur.
  • Lui offrir de l’accompagner si elle a besoin de renseignements ou de soutien supplémentaires.

Si la victime décide de poursuivre la relation?

Vous pourriez ressentir de la frustration ou de la déception à voir une personne de votre entourage rester dans une relation violente. Cependant, il faut comprendre que de nombreuses raisons peuvent conduire à une telle décision.

Il est tout d’abord important de savoir qu’une victime de violence ne reste pas par choix ; elle est contrainte, pour différentes raisons qui lui appartiennent, de rester dans la relation violente. Si vous voulez la soutenir efficacement, il est important que vous soyez à ses côtés et que vous respectiez ses choix.

Mettre un terme à une relation prend du temps. Dans le cas d’une relation violente, c’est souvent plus difficile encore.

La victime peut, par exemple :

  • Ne pas reconnaître qu’elle est dans une relation malsaine
  • voir une faible estime d’elle-même et penser ne pas mériter mieux
  • Se sentir coupable et croire son ou sa partenaire quand il ou elle l’accuse de provoquer la violence
  • Avoir peur d’être seule (sans son conjoint, mais aussi de perdre des amitiés, des membres de sa communauté, sa famille, etc.)
  • Ne pas vouloir briser son couple ou sa famille. Les enfants sont souvent la raison pour laquelle une femme reste (elle ne veut pas bouleverser leur vie), mais ils sont aussi la raison qui peut l’amener à partir (elle souhaite plus pour eux)
  • Ne pas vouloir laisser ses animaux
  • Toujours aimer son ou sa conjointe et croire que ça va aller mieux
  • Vivre de la pression de la part de sa famille ou de sa communauté
  • Être financièrement dépendante et ne pas pouvoir subvenir toute seule à ses besoins et à ceux de ses enfants
  • Avoir peur de son ou sa partenaire : peur pour sa propre sécurité et celle de son entourage ; peur de perdre la garde de ses enfants, etc.

Quelles que soient les raisons qui poussent une victime de violence à poursuivre ou reprendre sa relation, vous pouvez l’aider de plusieurs façons. Vous pouvez :

  • Lui suggérer de noter tout ce qui lui arrive et de conserver toute preuve de menace, orale ou écrite, et de garder ce document dans un endroit sûr, hors du foyer.
  • Lui suggérer de parler de la violence dont elle est victime à son ou sa médecin ou à son infirmier ou infirmière et de demander que les actes de violence soient documentés et les blessures, photographiées. Ces dossiers lui seront utiles si elle décide un jour d’engager une procédure judiciaire.
  • Localiser les services d’aide aux femmes aux prises avec la violence et lui en parler.
  • L’encourager à appeler Fem’aide, la ligne de soutien francophone au 1-877-336-2433 (ATS : 1-866-860-7082) pour recevoir de l’aide ou faire un plan de sécurité.

Plusieurs décident de rester dans la relation pour leurs enfants. Il est important d’encourager une victime de violence à inclure ses enfants dans son plan de sécurité.

Comme proche, le meilleur moyen de soutenir une victime de violence est de maintenir le lien de confiance, d’exprimer ses préoccupations et de ne pas ignorer la situation. Parlez-lui, faites-lui savoir que vous la croyez et encouragez-la à obtenir de l’aide.

Comme proche, le meilleur moyen de soutenir une victime de violence est de maintenir le lien de confiance, d’exprimer ses préoccupations et de ne pas ignorer la situation. Parlez-lui, faites-lui savoir que vous la croyez et encouragez-la à obtenir de l’aide.

Si la victime parle de ce qu’elle vit

Si une personne de votre entourage vous dévoile qu’elle vit ou a vécu de la violence dans sa relation, il est important de l’écouter. Il faut :

  • La laisser s’exprimer dans ses mots, à sa façon et à son rythme
  • Ne pas l’interrompre et ne pas demander de détails. On peut poser des questions : pas dans le but d’avoir des détails sur la violence ou les circonstances, mais pour l’aider à exprimer ses sentiments et ses besoins. On peut aussi reformuler et résumer ce qu’on a entendu pour montrer qu’on a compris et pour faciliter la suite du dévoilement
  • Ne pas porter de jugement
  • Se montrer attentif et présent

Il faut valider ses émotions et ses sentiments. Elle a le droit d’avoir peur, d’être en colère, d’être ambivalente envers l’agresseur, de s’en être « remis », etc. Il faut se souvenir que son vécu va l’affecter d’une façon unique et spécifique. Il faut enfin soutenir efficacement la personne en favorisant son autonomie. Il faut :

  • Souligner ses forces et son courage de parler
  • La déculpabiliser et responsabiliser la ou le partenaire violent. Beaucoup de victimes vont se blâmer, il est important de communiquer que ce n’est pas de leur faute et que seule la personne violente est responsable de la violence. Il faut rappeler qu’aucun comportement (ou que l’absence d’un comportement) ne justifie une agression.
  • Ne pas lui dire quoi faire ou prendre des décisions pour elle, mais lui demander de quoi elle a besoin et ce qu’elle veut. On peut lui présenter des options et des choix pour l’aider à trouver ce qui est le mieux pour elle.
  • Respecter ses choix et son rythme, même si on pense qu’on ne ferait pas les mêmes choses dans sa situation. Il est important de rester présent même si on n’est pas d’accord avec les choix faits ou les mécanismes de survie choisis
  • Rester disponible
  • Respecter la confidentialité, sauf si la violence touche directement un ou une enfant de moins de 16 ans. On est obligé dans ce cas de faire un signalement à l’Aide à l’enfance. Mais dans ce cas, c’est important d’expliquer à la personne qu’un signalement est nécessaire et l’accompagner dans les démarches.
  • Référer à des services spécialisés

Recevoir un dévoilement n’est pas facile et fait vivre à la personne qui le reçoit toute sorte de sentiment et d’émotions. Il ne faut pas négliger de prendre soin de vous. Si au moment du dévoilement et plus largement de la relation d’aide, il faut se concentrer sur la victime et ses besoins, vous devez prendre le temps de vous occuper de vous et de vos sentiments. Vous serez plus à même d’aider si vous prenez soin de vous. Vous avez le droit de ressentir des sentiments différents (colère, tristesse, frustration, ambivalence envers la personne violente, sentiment de perte, etc.). N’hésitez pas à en parler et à vous faire aider.

En cas de danger

Appeler la police au 9-1-1.

Vous pouvez également trouver du soutien et des suggestions sur la manière d’intervenir auprès de la ligne Fem’aide. La ligne francophone de soutien Fem’aide, au 1-877-336-2433 (ATS 1-866-860-7082), est disponible 24 heures sur 24 à l’intention des femmes victimes de violence en Ontario et des membres de l’entourage en quête de soutien. Ce service est anonyme et confidentiel.